Rolls-Royce Silver Wraith

La Silver Wraith : première Rolls-Royce d’après-guerre



Elle fut construite de 1946 à 1959


Un peu d’histoire:



S’il peut paraître arrogant, le célèbre slogan Rolls-Royce « Best car in the world » reflète l’exigence du créateur de la marque. Homme de condition modeste et dépourvu de formation, Henry Royce est un perfectionniste. Il n’est pas un inventeur, mais un amoureux du travail bien fait. Tout au long de sa brillante carrière, il fera preuve d’une compétence à la hauteur de son angoisse de perfection.



Henry Royce commence sa carrière en fabriquant du matériel électrique, des grues en particulier. Il commence à s’intéresser à l’automobile au début du siècle. D’une Decauville qu’il a acquise et décortiquée (et dont il juge sévèrement la qualité de fabrication), il tire trois prototypes réalisés en 1903 et 1904, copies perfectionnées de la voiture française. Afin d’obtenir la meilleure qualité, il en a fabriqué lui-même, dans ses ateliers de Crooke Street à Manchester, un certain nombre de composants usinés avec les meilleurs matériaux et avec une précision optimisée. Les voitures prennent la route en 1904 pour subir des tests.


Jeune aristocrate passionné d’automobile et pilote de talent à ses heures, Charles Rolls a créé une entreprise de négoce d’automobiles à Londres, dans le quartier de Mayfair. Royce et Rolls se rencontrent et décident de collaborer. Royce prépare de nouvelles voitures pour le salon de Paris de 1904, où elles seront exposées sous le nom de Rolls-Royce. Signé le 23 décembre 1904, un contrat sanctionne la naissance de la marque. Deux ans plus tard sera créée la société Rolls-Royce Ltd, qui installera son siège dans Conduit Street à Londres.



Lancée en 1904, la 10 HP est la première Rolls-Royce. Motorisée par un bicylindre de deux litres développant 12 ch à 1000 tr/mn, elle roule à 65 km/h. Carrossées par Barker, les Rolls-Royce arborent déjà la calandre en forme de façade de temple grec qui deviendra célèbre. L’année 1906 est marquée par la victoire de la marque au Tourist Trophy, ainsi que par la création de deux prototypes à moteur V8, qui resteront sans lendemain.



Rolls-Royce fabrique des moteurs d’avion pendant la Première Guerre mondiale, dont le célèbre Eagle, un V12 de 20,4 litres. La paix retrouvée, la poursuite de cette activité lucrative deviendra l’essentiel de l’activité de la société. Elle permettra au secteur automobile de surmonter les crises, alors que bon nombre de constructeurs de voitures de prestige, privés d’un tel appui, disparaîtront.


1946 : La Silver Wraith s’incrit dans la tradition de la marque :



Elle sera construite en châssis nu destiné aux carrossiers — elle sera la dernière Rolls-Royce ainsi proposée. Techniquement, elle se singularise par son six cylindres de 4,3 litres à soupapes opposées. Ce dernier  passera en 1951 à 4,6 litres, puis à 4,9 litres. Prolongeant la Wraith d’avant guerre, elle s’adresse aux chefs d’Etat (empereur d’Ethiopie, rois de Grèce et du Maroc) et aux personnalités en vue, notamment du cinéma (Alexandre Korda et Dino de Laurentiis). Elle donnera lieu également à des créations originales, comme l’extravagante version à pavillon transparent réalisée par Hooper pour le milliardaire Nubar Gulbenkian.


Ce fut le dernier modèle de Rolls-Royce à être livré avec la possibilité d’adapter une carrosserie sur mesure conçue et fabriquée par un nombre sans cesse décroissant de carrossiers spécialisés. La plupart des carrosseries fabriquées étaient des formes de limousines classiques. Pour les clients qui souhaitaient acheter le véhicule déjà carrossé, le fabricant proposait la carrosserie de la Bentley Mark VI.



La Silver Wraith au cinéma :



Elle apparaît dans les films suivants :



Témoin à charge (1957)



Indiscret (1958)



La Victime (1961)



Les Félins (1964)



Un amour de Coccinelle (1968)



Le Retour de la panthère rose (1975)



Arthur (1981)



Batman (1989)



James Dean (2001)



My Week with Marilyn (2012)



Spectre (2015)



La Silver Wraith au Musée: Venez la découvrir sans plus attendre: