La Porsche 550

L’une des voitures de sport les plus capées de l’après-guerre.


Elle est le fruit d’une initiative privée prise en 1949. L’homme auquel on doit la Porsche 550 est Helm Glöckler, un concessionnaire VW de Francfort. Il décide de souder un léger châssis tubulaire à l’arrière duquel il greffe un moteur de Porsche VW de 1086 cm3 de cylindrée, assez sobre, d’une puissance de 58 ch et pour lequel il fait tailler une robe sportive dans l’atelier de carrosserie Weidhausen. Grâce à cette voiture, Glöckler est sacré champion d’Allemagne des voitures de sport jusqu’à 1100 cm3 en 1950.


La construction d’une version maison.



Le projet prend forme au cours de l’hiver 1952. Au début, Porsche se contente du quatre-cylindres boxer culbuté de 1500cm3 de la 1500 S de série. Pour les 24 Heures du Mans de 1953, en revanche, les Spyders sont coiffés d’un hard-top afin de compenser leur déficit de puissance par une aérodynamique plus raffinée. Cette intervention aura assurément contribué à la victoire de classe. Lors des essais préliminaires dans le cadre d’une manche pour voitures de sport en lever de rideau du Grand Prix d’Allemagne, le chef-d’œuvre du Professeur Ernst Fuhrmann fait une entrée remarquée. Ce moteur délivre 110 ch à 7800 tr/min à partir de 1498 cm3 et ses quatre arbres à cames sont entraînés par des arbres de renvoi. Sa véritable première course, à l’occasion de Mille Miglia, le 2 mai 1954, fait la renommée du jeune Hans Herrmann, qui termine à la sixième place, avec comme coéquipier Herbert Linge, un porschiste de la première heure.



 


La 550 Spyder



Fin 1954, la 550 Spyder est aussi disponible pour une centaine de clients privés. Son châssis tubulaire se combine à la carrosserie d’un seul tenant en une unité autoporteuse aérodynamique, d’une grande beauté en vertu de l’équilibre de ses contours, de son museau offensif, sans oublier ses ailes musculeuses. La suspension à roues indépendantes se compose de deux bras-supports longitudinaux en position horizontale et de ressorts à lames de section carrée en position transversale à l’avant et à l’arrière, un essieu oscillant guidé par des bras longitudinaux avec une barre de torsion de section circulaire, elle aussi en position transversale, de chaque côté. Sur la partie supérieure du pare-brise d’un seul tenant en verre feuilleté se fixe, avec deux languettes, une capote extrêmement primitive qui se démonte en quelques secondes.


L’apparition de la 550A en 1956.



Elle se distingue par un châssis cinq fois plus rigide à la torsion. Son essieu oscillant avec un point de torsion abaissé s’inspire de celui de Mercedes. Le moteur développe maintenant 135 ch à 7200 tr/min grâce à deux doubles carburateurs inversés Weber de type 40 DCM au lieu des anciens vaporisateurs Solex.



Son plus grand succès reste la 1re place d’Umberto Maglioli lors de la Targa Florio disputée le 10 juin 1956. Son statut de voiture culte s’obtient par d’innombrables autres victoires, mais aussi et surtout par la disparition d’une légende. En effet, le 30 septembre 1955, James Dean trouve la mort à son volant, lors d’un accident de la circulation à un carrefour dans un désert de Californie.